Casino supermarché saint raphael

Alors que le groupe Auchan allié à Intermarché a annoncé ce lundi avoir remporté l’accord du groupe Casino pour reprendre 313 hypers et supermarchés, l’intersyndicale de l’enseigne stéphanoise se mobilise.

"Nous sommes en train de rédiger un tract qui sera envoyé à tous les magasins en vue d’une mobilisation le 23 décembre, à charge pour chaque section de décider de la forme qu’elle prendra, débrayage, grève, ou sensibilisation des clients par la distribution de tracts" explique ce lundi soir Laurent Milazzo, délégué syndical central CFDT.

Un mouvement est d’ores et déjà prévu dès ce vendredi 22 décembre dans tous les entrepôts du groupe. Si dans un communiqué adressé à ses collaborateurs, le président-directeur général d’Auchan Retail, Yves Claude, précise que les établissements concernés par l’accord avec Casino se trouvent majoritairement en région parisienne, Rhône-Alpes et Paca, pour l’heure les représentants du personnel n’en savent pas davantage sur le périmètre social de cette opération, destinée à assainir les finances de l’enseigne stéphanoise avant qu’elle ne soit reprise par le consortium constitué par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, Fimalac et le fonds Attestor en mars.

500 millions de perte annuelle

Les magasins repris afficheraient une perte de 500 millions d’euros annuelle, selon Les Échos. Dans un communiqué, le groupe Casino indique que "le périmètre de magasins intégrés représente un chiffre d’affaires total pour l’année 2022 d’environ 3,6 milliards d’euros hors taxes (hors essence) pour 313 magasins. L’ensemble des salariés des magasins transférés seraient repris par le Groupement Les Mousquetaires et Auchan Retail."

Les représentants du personnel regroupés en intersyndicale des cinq centrales de l’entreprise, se posent de nombreuses questions, et comptent obtenir des réponses ce mardi à Saint-Etienne, où ils seront reçus en début d’après-midi par la direction générale. "Nous voulons insister sur les erreurs stratégiques qui ont été commises au plan national." poursuit Laurent Milazzo.

Parmi lesquelles, selon les syndicalistes, l’investissement dans l’automatisation des caisses (notamment l’ouverture le dimanche uniquement avec des vigiles) et l’augmentation des prix, tandis que le service était "cassé", provoquant la fuite des clients. Lionel Mamboumbia, délégué Syndical, témoigne: "Nous avons alerté et personne ne nous a écoutés, Bruno Le Maire ne nous a pas donné de réponse claire, il nous a dit qu’il resterait vigilant, et on voit aujourd’hui ce qu’on apprend par la presse."

Un démantèlement du groupe, dont les organisations syndicales redoutent qu’il se traduise in fine par des fermetures, ou des mises en location-gérance.